
Maroc : le budget des collectivités locales impacté par le Coronavirus
mardi 19 mai 2020
Spécial Coronavirus
Les collectivités locales s’autorisent un laxisme budgétaire pour faire face à la crise sanitaire que traverse le royaume du Maroc. Des arbitrages réservés exclusivement aux dépenses destinées à faire face aux répercussions économiques et sociales découlant du Covid-19. Le bureau du conseil de la commune urbaine de Casablanca a tenu, mercredi 25 mars 2020, une réunion à distance, une première en son genre, sous la présidence de M. Abdelaziz El Omari, avec la participation des membres du conseil, axée sur la conduite opérationnelle du plan de lutte contre la diffusion du Covid-19.
Une réunion au cours de laquelle les représentants des communes, les dirigeants des Sociétés de Développement Local (SDL) de la ville et entreprises sous-traitantes en charge des services communaux, ont présenté un compte-rendu détaillé des actions concrètes menées au cours des deux dernières semaines dans le cadre des mesures préventives adoptées en réponse à la crise sanitaire actuelle.
Le conseil de la métropole a décidé de transférer un montant de 1,8 millions d’euros sur le compte de la Société de Développement Local Casa Environnement pour combler les besoins nécessaires dans le cadre de son plan d’action de lutte contre la pandémie. En effet, Casa Environnement assure dans ce contexte un rôle central, compte tenu de son implication dans des opérations d’assainissement et de purification des locaux des diverses communes, souks, espaces et places publiques. S’y ajoute, un soutien logistique permanent visant à garantir aux personnes issues de milieux défavorisés l’accès aux soins et médicaments.
Par ailleurs, le ministère de l’Intérieur a envoyé une circulaire autorisant les Présidents des Conseils de collectivités territoriales à introduire des modifications sur leur budgets afin de couvrir les dépenses additionnelles affectées à la lutte contre le Covid-19 depuis début mars. La circulaire ministérielle instituée en date du 25 mars 2020, portant le numéro F/1248, permet aux Présidents des collectivités de revoir les attributions du budget global sans accord préalable de leur conseil respectif pour répondre ainsi aux impératifs prioritaires imposés par le contexte d’état d’urgence sanitaire.
Le document signé par Hamza Belkebir, Gouverneur Directeur des finances locales, adressé aux Walis des régions et Gouverneurs des provinces du Royaume du Maroc pour faire face à la propagation de l’épidémie, autorise sous le prétexte de crise d’apporter quelques remaniements aux budgets des collectivités sous leur direction, et ce, aussi bien pour contracter de nouveaux prêts, que pour autoriser le transfert ou la reconduite des remboursements des dettes.
Ces arbitrages budgétaires servent quasi-exclusivement aux dépenses servant à affronter les répercussions économiques et sociales du coup d’arrêt brutal subi. Cette circulaire intervient après le feu vert donné par la tutelle et de la Chambre des représentants dimanche 23 mars et lundi 24 mars 2020, aux projets de loi, N°2.20.292 portant sur l’institution de mesures propres à l’état d’urgence sanitaire et N° 2.20.293 portant sur l’annonce de l’état d’urgence sur l’ensemble du territoire national du Royaume du Maroc.